Les Nations Unies et les océans : l’histoire d’une nouvelle décennie

Un enchainement de tremblements de terres à eu lieu à Porto Rico de décembre 2019 à janvier 2020. Il y a eu une dizaine de secousses, la plus violente atteignant 6.4 de magnitude. Lors de ce genre d’évènements, de nombreuses interrogations demeurent. Quels impacts peut-on prévoir ?  Existe-t-il un risque de glissement de terrain sous-marin ? Si arrive un tsunami, comment s’y préparer ? C’est à ces questions que la « Décennie des sciences océaniques pour le développement durable » (2021-2030) entend répondre. Proclamée par les Nations Unies le 5 décembre 2017, elle vise à inverser le cycle de déclin de la santé des océans et à rassembler les acteurs océaniques au sein d’un cadre commun : adapter les sciences océaniques aux enjeux de nos sociétés.

Partout, des actions sont menées pour préserver l’océan et ses sciences : ils sont nécessaires à la survie-même de l’humanité. Ils produisent la moitié de notre oxygène, régulent le climat et la température de la Terre, apportent de l’eau et de la nourriture. La première évaluation mondiale des océans de 2016 a prouvé qu’aujourd’hui, ils sont extrêmement dégradés et subissent des pertes énormes. La quasi-totalité de la chaleur générée par les hommes depuis 1950 a été absorbée par les océans, élevant leur température et leur acidité, ce qui se manifeste particulièrement par la fonte de la banquise arctique et le blanchiment des coraux. 

Les sciences océaniques comprennent  toutes  les  disciplines liées  à  l’étude  de  l’océan  :  physique,  biologie,  chimie,  géologie,  hydrographie, sciences de la santé et sciences sociales, génie, sciences humaines et recherches sur les liens entre les êtres humains et l’océan. Elles visent à comprendre les systèmes et services socio-écologiques complexes à différentes échelles. La Décennie souhaite donc développer la recherche scientifique et les technologies innovantes, pour relier les sciences océaniques aux besoins actuels. Le projet, notamment dirigé par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (COI), réunit de nombreuses parties prenantes (publiques comme privées, gouvernements, scientifiques, ONG). Sont définis plusieurs objectifs, tels qu’un océan propre, la régulation de la pêche ou la protection des écosystèmes. 

Entre 2018 et 2020, c’était la phase préparatoire. Le Groupe de planification exécutive (groupe d’experts aux cotés de la COI) s’est réuni deux fois, et le 15 janvier 2020 ils ont identifié plusieurs nécessités comme assurer un financement stable pour les sciences océaniques, une collecte de données communes, et identifier les priorités sociales et scientifiques. 

Après la première réunion globale en mai 2019, la seconde est prévue en juin 2020. Le projet final sera approuvé par les Etats à la fin de l’année, puis soumis à l’Assemblée Générale des Nations Unies. Et en 2021, la Décennie sera officiellement lancée. 

Le plan de mise en oeuvre a donc été présenté les 31 mars et 2 avril lors de visioconférences, chaque partie pouvant l’examiner avant le 17 avril. Il s’agira désormais d’étudier les bénéfices de ces initiatives, car, comme a pu le dire Jean-Pierre Gattuso (chercheur CNRS au Laboratoire d’Océanographie de Villefranche) « reconstruire la vie marine d’ici 2050 représente un grand défi réalisable pour l’humanité. »

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