Mardi 2 janvier, le président bulgare Rumen Radev a posé son veto sur une loi anti-corruption qui avait été adoptée le 20 décembre dernier par l’Assemblée nationale du pays. Cette loi visant à neutraliser la corruption et à confisquer les biens acquis illégalement aurait créé une commission chargée d’enquêter sur les responsables gouvernementaux et les conflits d’intérêt. Bruxelles a poussé le pays à prendre de telles mesures étant donné que la Bulgarie vient de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne. La Commission européenne, depuis 2007, n’a cessé de contrôler les efforts de la Bulgarie pour endiguer la corruption [Informations sur le site de la Commission européenne, en anglais].
Depuis son adhésion à l’Union européenne, la Bulgarie demeure le membre le plus pauvre de la Communauté et la lutte contre la corruption est le domaine où le moins de progrès ont été réalisés. En 2016, un rapport du Center for the Study of Democracy basé à Sofia concluait qu’un adulte sur cinq était mêlé à une activité de corruption [Rapport à télécharger sur le site du Center for the Study of Democracy, en anglais]. Comme l’explique Svetoslav Terziev [Propos rapportés dans un article du JDD publié le 1er janvier 2018], journaliste bulgare spécialiste des affaires européennes : « Avec la Roumanie, nous sommes les deux seules nations de la Communauté européenne à avoir été mises sous surveillance pour corruption et pour criminalité en bande organisée » .
En opposant son veto, Rumen Radev a estimé que la loi ne procurait pas une base légale adéquate pour pallier la corruption et qu’elle la rendrait même encore plus difficile à combattre. Il a cependant rappelé son engagement pour lutter contre la ces problèmes dans le pays [Propos rapportés dans un article de la BBC publié le 2 janvier 2018, en anglais]. La loi va maintenant être rediscutée au Parlement même si les législateurs ont le pouvoir de passer outre le veto du président. Kornelia Ninova, à la tête du parti socialiste, a estimé que cela constituait une opportunité pour rédiger une loi anti-corruption encore plus efficace. [Propos rapportés dans un article d’Euronews publié le 3 janvier 2018, en anglais].