Journalisme, redevance,… : le vice-chancelier autrichien promet de « réformer » l’audiovisuel public

Heinz-Christian Strache, nouveau vice-chancelier d’Autriche, a plaidé ce mercredi 14 février en faveur d’une réforme profonde de l’ÖRF (Österreichischer Rundfunk), le groupe de l’audiovisuel public autrichien, qu’il dit suspecter de parti pris en faveur des conservateurs et de la gauche sociale-démocrate [article de presse – en anglais]. Une révision de la déontologie des journalistes du groupe et la suppression de la redevance audiovisuelle, sa principale source de financement, sont ainsi envisagées par le président du Parti de la liberté (FPÖ), allié du Parti du peuple (ÖVP) du chancelier Sebastian Kurz.

« [Je] ferai […] tout ce qu’il faut pour que l’ÖRF soit réformée, pour qu’elle devienne enfin une institution publique, pour qu’elle informe enfin de manière neutre et objective, et pour qu’on en finisse avec ces redevances oppressives » a-t-il promis devant des sympathisants du FPÖ. Depuis l’entrée en fonction de la nouvelle coalition gouvernementale en décembre, l’ÖRF se serait montrée particulièrement critique vis-à-vis de sa politique sécuritaire et d’accueil des réfugiés.

M. Strache s’est également attaqué à Armin Wolf, nouveau présentateur vedette de la télévision publique, dans une publication sur Facebook : « Il existe un lieu où les mensonges deviennent des informations. Ce lieu, c’est l’ÖRF » a-t-il écrit en commentant une photo du journaliste, prétextant face aux protestations de ses confrères qu’il s’agissait d’une « farce » s’inscrivant dans le contexte traditionnellement burlesque du Mardi gras.

Ces tensions croissantes entre le vice-chancelier et les journalistes de l’ÖRF ont fait réagir le président fédéral Alexander Van der Bellen [article de presse – en anglais]. Celui-ci a lancé un avertissement au FPÖ : « La calomnie, les accusations [totalement] mensongères et sans aucun fondement contre les personnes, n’ont pas leur place dans le débat public » a-t-il avancé, ajoutant que « la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’indépendance des médias sont des conditions indispensables à une démocratie libérale dynamique, tout comme la possibilité d’adresser des critiques aux responsables politiques. »

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