Le Parlement malaisien propose une loi liberticide destinée à combattre les « fake news »

Lundi 26 mars, le Gouvernement malaisien [site internet, en anglais] a proposé une loi destinée à combattre les « fake news » qui a provoqué des critiques de certaines associations comme Amnesty International. [Article publié le 26 mars 2018 sur le site d’Amnesty International]. Le projet de loi interdit « les fausses informations » et prévoit jusqu’à 10 ans de prison pour les coupables. Le problème réside véritablement dans la description des « fausses informations » par le projet de loi. Seraient considérés comme telles toutes données, informations ou articles considérés comme partiellement ou totalement faux.

 

James Gomez, le directeur de la région Asie du Sud-Est à Amnesty International a ainsi déclaré : « la définition vague et générale des « fausses informations », les lourdes sanctions et les pouvoirs d’arrestation arbitraire conférés à la police : tout cela démontrer qu’il s’agit d’une manœuvre visant à soustraire le gouvernement à toute critique pacifique. ». Amnesty International soulignerait ainsi qu’il s’agit en vérité d’une solution pour réduire la liberté d’expression, la liberté de la presse et certaines organisations. Eric Paulsen, co-fondateur du groupe Lawyers for Liberty pour les droits de l’homme en Malaisie [Site internet, en anglais] a déclaré avoir l’impression que le gouvernement avait essayé de faire passer cette loi très rapidement et qu’il était presque certain que celle-ci allait être votée. [Article de la BBC publié le 26 mars 2018 rapportant les propos d’Eric Paulsen, en anglais.]

 

La Malaisie est sous observation internationale suite à de forts soupçons de blanchiment d’argent, ce qui expliquerait le désir du gouvernement de contrôler certaines publications et allégations à l’approche des élections. Selon The Associated Press [Article de The Associated Press publié le mardi 27 mars 2017, en anglais], le gouvernement a exercé une très forte pression sur les médias pour pouvoir étouffer cette affaire. Le pays est actuellement placé 144ème sur 180 dans le classement mondial relatif aux libertés de la presse [Classement RSF de la liberté de la presse].

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