Vendredi 13 avril, La Cour suprême du Pakistan a jugé [jugement, en anglais] qu’une personne serait interdite de se présenter à des élections à vie si la Cour établissait qu’elle n’était pas honnête ou sincère durant sa carrière. Ce jugement empêche l’ancien premier ministre Nawaz Sharif de se présenter à toute élection parlementaire. Le quotidien pakistanais de langue anglaise Dawn a jugé que ce verdict allait « changer le cours de l’histoire politique du pays ». [Article de RFI, publié le 14 avril 2018, rapportant les propos du quotidien pakistanais].
Le jugement à l’encontre de Nawaz Sharif a été pris sur le fondement suivant de la Constitution pakistanaise : « a person shall not be qualified to be elected or chosen as a member of Majlis-e-Shoora (Parliamant) unless… he is sagacious, righteous, non-profligate, honest and ameen ». La Constitution ne spécifiant pas la durée de cette interdiction, il a été décidé que cette interdiction sera faite à vie à l’ancien premier ministre. Nawaz Shariff avait été inculpé, fin 2017, pour une affaire de corruption à la fin 2017. Lui et sa famille avait été accusés de corruption dans le cadre d’une enquête initiée par les révélations des Panama Papers, portant notamment sur des biens luxueux immobiliers. [Article de France 24, publié le 19 octobre 2017, rapportant les accusations de corruption envers l’ancien Premier ministre]
Nawaz Shariff a ainsi dû abandonner son poste de président de la Ligue musulmane pakistanaise actuellement au pouvoir, il a été remplacé par son frère qui jouit d’une image beaucoup plus positive. Les réactions ont été nombreuses et variées suite à ce jugement. Les proches de l’ancien premier Ministre ont dénoncé une machination de l’armée et estimé que Nawaz Shariff était puni pour avoir éliminé le terrorisme et mené à bien des projets de développement [article de CNBC, publié le 13 avril 2018, rapportant les propos de la Ligue musulmane pakistanaise] . L’opposition a quant à elle salué le rôle de la justice dans cette affaire. Celle-ci aura quoi qu’il en soit une grande incidence sur les prochaines élections législatives qui auront lieu en juillet prochain.