Mardi 14 octobre, la Cour constitutionnelle colombienne [Site officiel de la Cour, en espagnol] a approuvé les dispositions mettant en place des tribunaux spéciaux pour juger d’anciens guérillos pour crimes de guerre. Celles-là figuraient dans les accords de paix de 2016 [Article de Ouest France au sujet de ces accords] entre le gouvernement et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC). Ces lois constituaient un élément important de cet accord qui a mis fin à un conflit vieux d’un demi-siècle. Celui-ci est né dans les années 1960 à la suite de la formation de guérillas marxistes et de groupes paramilitaires qui les combattaient faute de succès de l’Etat. Il aurait fait près de 260 000 morts et constituerait selon le sous-secrétariat des Nations unies pour les questions humanitaires « la plus grande catastrophe humanitaire de l’hémisphère occidental. » [Rapport des Nations unies, en anglais]. La mission de ces tribunaux sera de rendre la justice pour des milliers de crimes de guerre commis par les FARC durant ce conflit. Ils comprendront également une unité chargée de démanteler les liens entre l’Etat et les groupes paramilitaires. [Article de Columbia Report traitant de la mission de ces tribunaux, en anglais]
Ce projet de loi a été voté mercredi soir par le Sénat et doit encore obtenir l’approbation de la Chambre des députés colombienne. Celle-ci devrait intervenir en début de semaine prochaine. Le Sénat a également approuvé les lois concernant l’inclusion politique des FARC, maintenant que les membres de cette organisation se sont reformés en parti politique [Article de Markets Insider traitant des différents aspects de cette loi, en anglais].
Le leader des FARC, Rodrigo Londono, a cependant lourdement critiqué certains points de cette loi approuvés par le Sénat, estimant que le corps législatif garantissait l’impunité pour des crimes de guerres qui n’auraient pas été commis par des FARC. Les sénateurs qui ont accepté ce système transitoire expriment cependant leur satisfaction d’avoir trouvé un compromis après des mois de résistance. Selon la sénatrice Claudia Lopez [Article précité de Columbia Report], la mise en place de tribunaux spéciaux constitue une nouvelle étape pour tourner la page de violences et de corruption qui a touché le pays pendant des dizaines d’années.