« Sans hésitation », la juge Mojisola Olatoregun de la Haute cour fédérale de Lagos (Nigéria) a ordonné mercredi 28 février la confiscation définitive de deux appartements de luxe appartenant à Diezani Alison-Madueke, ex-ministre du Pétrole [article de presse – en français].
Celle qui fut la première femme à présider l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) entre 2014 et 2015 fait l’objet de plusieurs procédures pour corruption et blanchiment d’argent, au Nigéria, aux Etats-Unis et en Italie, mais également à Londres, où elle se trouve actuellement en liberté sous caution [article de presse – en anglais]. Elle apparaît désormais comme une cible privilégiée de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), responsable de l’enquête et auteure des poursuites judiciaires qui la visent au Nigéria : ces nouvelles confiscations s’ajoutent en effet à celles ordonnées à son détriment en août et en octobre derniers, sur d’autres biens immobiliers évalués à 37,8 millions d’euros.
L’EFCC, après avoir obtenu la saisie à titre temporaire des deux appartements le 5 décembre 2017, est finalement parvenu à retracer devant la Haute cour fédérale le montage financier les reliant à Mme Alison-Madueke : les deux propriétés auraient ainsi été acquises pour un montant total de près de 3,85 millions d’euros au nom de sociétés elles-mêmes détenues par l’ancienne ministre, grâce notamment à l’intervention d’une de ses collaboratrices [article de presse – en anglais].
Le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammadu Buhari, a été élu en 2015 sur la promesse de mettre un terme à la corruption qui mine son Etat et l’industrie pétrolière. Outre Mme Alison-Madueke, plusieurs proches de son prédécesseur, Goodluck Jonathan, ont vu certains de leurs biens saisis et leurs comptes en banque gelés par la justice.