Muhammadu Buhari, le président du Nigéria, a diffusé plusieurs directives aux agences gouvernementales pour que celles-ci privilégient les travailleurs nigérians et les entreprises locales. Selon un tweet officiel de la présidence [Tweet de la présidence, en anglais], les décrets signés par le président doivent promouvoir l’utilisation de la science, de la technologie et de l’innovation pour atteindre les objectifs de développement du pays.
Muhammadu Buhari, arrivé au pouvoir le 28 mars 2015, avait promis durant sa campagne de réduire la dépendance du pays aux exportations de pétrole et de stimuler la production locale de biens pour favoriser la création d’emplois et pour réduire le chômage. Parallèlement, quelques mois après son élection, l’accès aux devises étrangères pour importer certains types de marchandises avait été limité par la banque centrale pour encourager la production locale. Les décrets signés le 5 février dernier ont également interdit au ministre de l’intérieur de donner des visas aux travailleurs étrangers exerçant dans des domaines technologiques et dont les compétences sont déjà disponibles parmi les travailleurs nigériens. Le président ne donne qu’une exception à cet ordre, estimant que lorsqu’une expertise particulière n’est pas disponible au Nigéria, la priorité sera donnée à des entreprises étrangères mais qu’un plan pour le développement local devra être établi avant la conclusion des contrats. [Rapport de The Sun publié le 6 février 2018 sur les décrets du président, en anglais].
En réaction à ces décrets, le directeur exécutif d’Economic Associates [site officiel, en anglais], Ayo Teriba, a souligné que ces mesures prenaient la bonne direction pour améliorer l’économie du pays mais ne devraient pas être uniquement limité à la science, à l’ingénierie ou à la technologie. Quant à Eze Onyekpere, directeur du Centre for Social Justice [site officiel, en anglais], il a estimé que les décrets comprenaient de bonnes mesures mais s’est interrogé sur le fait de savoir si le gouvernement fédéral allait réellement les mettre en place, sachant qu’il était difficile d’estimer à quel point les décrets pris durant les derniers mois par le vice-président Yemi Osinbajo avait été respectés. Les membres du PRCAN (Public Relations Consultants Association of Nigeria) [site officiel, en anglais] ont quant à eux assuré leur soutien au président nigérian en notifiant qu’ils étaient prêts à assumer leur rôle de lanceur d’alerte pour dénoncer les entreprises ne respectant pas les nouveaux ordres présidentiels.