Human Right Watch exhorte le Soudan à cesser les violences contre les manifestants pacifiques

L’ONGI Human Rights Watch a exhorté [revue de presse, en anglais] le gouvernement soudanais à libérer les manifestants pacifiques ou à leur accorder un procès. Ces manifestants ont été arrêtés alors qu’ils protestaient contre le budget prévu pour 2018 par le gouvernement, qui triple le taux d’échange avec le dollar américain et provoque une augmentation des prix. Ces manifestations contre les mesures budgétaires annoncées ont commencé le 6 janvier 2018. Pendant ces démonstrations durant lesquelles les participants n’ont fait preuve d’aucune violence, les policiers ont frappé les manifestants, ont utilisé du gaz lacrymogène et ont décidé de leur incarcération de manière totalement arbitraire. Au moins 79 personnes ont été arrêtées pendant les premières semaines de janvier.

Jehanne Henry, chercheuse à l’ONGI Human Right Watch, a souligné que le Soudan devait immédiatement mettre fin aux violations persistances des droits de l’Homme par ses services de police et de sécurité et réformer les lois qui leur donnent de trop larges pouvoirs concernant les arrestations et la détention. Elle insiste également sur le fait que le gouvernement doit garantir aux détenus l’accès à l’assistance médicale pour leur assurer un bien-être psychologique et physique. Sarah Jackson, d’Amnesty International, a quant à elle évoqué le fait que le gouvernement soudanais devait assurer la liberté d’expression et d’association et initier une enquête indépendante et impartiale sur le recours à la force contre les manifestants pacifiques [article de reliefweb datant du 29 janvier 2018 relatant les propos de Sarah Jackson, en anglais].

Human Right Watch souligne que ce n’est pas le premier cas de violence et de détention arbitraire de la part des autorités soudanaises. En Septembre 2013, les forces du gouvernement ont tiré à balles réelles sur des manifestants, tuant au moins 170 d’entre eux. Lors de ces manifestations contre le régime d’Al Bachir [article du site Le Monde sur les manifestations de 2013 contre le régime d’Al Bachir, publié le 26 septembre 2009], ce sont près de 800 manifestants qui ont été détenus arbitrairement, sans qu’il n’y ait aucune charge contre les instigateurs de ces violences et de ces détentions arbitraires.

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