Lundi 26 février, Human Rights Watch (HRW) [site officiel] a accusé le gouvernement égyptien [rapport d’Human Rights Watch, en anglais] de recourir à de plus en plus d’arrestations arbitraires contre les opposants politiques du président Abdel-Fattah al-Sisi. Abd al-Moniem Abu al-Fotouh, l’ancien candidat à la présidentielle de 2012 a notamment été arrêté lors de ces manifestations. Il semblerait que les autorités, sous couvert de lutte anti-terroriste, effectuent des arrestations des opposants critiquant le président sortant, candidat à sa propre réélection. Les élections présidentielles auront lieu le 26 et le 28 mars prochain.
Sarah Leah Whitson, directrice de HRW au Moyen-Orient, suite à ces évènements, a déclaré que [article de liberte-algérie.com, publié le 27 février 2018, rapportant les propos de Sarah Leah Whitson] : « L’arrestation d’Abu al-Fotouh souligne le message du gouvernement selon lequel il est interdit de critiquer le président al-Sissi avant l’élection présidentielle ». HRW et treize autres organisations non gouvernementales ont ainsi estimé que l’Egypte, dans ces conditions, ne pouvait pas assuré des élections libres et démocratiques [rapport d’Human Rights Watch, en anglais].
Parallèlement à la répression gouvernementale, les services de sécurité de l’Etat ont récemment suspendu les campagnes des avocats Mohammed Anwar Sadat et Khaled Ali. Ce dernier avait déjà été détenu en Mai 2017 après que les procureurs égyptiens ont ordonné sa détention suite à un prétendu geste contraire à l’ordre public qu’il aurait eu [Article de Middle East Monitor, publié le 24 mai 2017, rapportant l’arrestation de Khaled Ali]. Ces arrestations dénoncées par HRW s’inscrivent donc dans les pratiques de plus en plus fréquentes du gouvernement d’Al-Sisi pour assurer sa réélection. Cette tendance pourrait bien se poursuivre, puisque ces arrestations engendreront sans doute une instabilité supplémentaire et des protestations au sein de la société civile. Comme l’explique encore Sarah Leah Whitson [article de liberte-algérie.com, publié le 27 février 2018, rapportant les propos de Sarah Leah Witson] : “L’arrestation de personnalités de premier plan, apparemment pour leur activisme pacifique, ne sape pas seulement l’État de droit, mais pourrait aussi renforcer l’instabilité que le gouvernement égyptien utilise pour justifier plus de répression”.